Henri est âgé de 18 ans lorsqu'il quitte son village de Sainte-Florence pour s'établir avec ses parents à Saint-Gabriel. Peu après le départ d'Alphonse vers 1939, Henri devient le plus vieux des enfants à habiter dans la maison familiale. Toujours sous la supervision de sa mère, il devient son homme de confiance et le chef de famille; c'est avec ses plus jeunes frères, Fernand, Gédéon et Émile qu'il partage le travail sur la terre. Ce n'est qu'en 1943 qu'il prend pour épouse Gilberte Senéchal, fille de Henri Senéchal et de Rose-Anna Charette. En 1947 un accident frappe Henri, il se brise les deux bras en tombant lors de la construction de l'étable; il a deux enfants à la maison, du travail plus qu'il n'en faut, sans parler des animaux à soigner, etc. C'est alors qu'Émile prend la relève de la famille et des travaux. Avec l'aide de Fernand, il continue les travaux de construction de l'étable et donne au couple une aide précieuse. Il n'est pas question pour Henri d'aller consulter un médecin, il n'y avait pas d'assurance ou de soins médicaux gratuits à cette époque. C'est le ramancheur de Val d'Espoir, Monsieur Ruel qui lui donne les soins dont il a besoin. Le couple Gilberte et Henri donna naissance à neuf enfants: Gilbert, Laurette, Maurice, Lionel, Claude, Raymond, Florent, Doris et Gilles. Une autre épreuve frappe la famille et tout le village de Saint-Gabriel, au printemps de 1960 un feu de forêt détruit presque tout sur son passage. La forêt, principale ressource pour les villageois venait de partir en fumée. Ce malheur a contribué à chasser un grand nombre d'habitants. Ceux qui décident de rester tel qu'Henri et sa famille doivent travailler d'arrache-pied. Pour survivre et se relever de ce désastre, ils doivent former un syndicat et trouver de nouvelles coupes de bois et cette fois-ci ce sera beaucoup plus éloigné du village. Quelques années plus tard, un autre incendie vint mettre fin à leurs efforts. Tout espoir pour relever la colonisation fut perdu à jamais. Henri quitte Saint-Gabriel en 1965 pour rejoindre son fils aîné Gilbert qui lui a trouvé du travail dans une usine de Sorel, où, un an plus tard, il fait venir sa famille dans la petite ville de Saint-Ours. En septembre 1983, un drame frappe la famille; le plus jeune des enfants, Gilles décédait d'un accident de motocyclette à l'âge de 23 ans. Henri quitte pour un monde meilleur en octobre 1994. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Ours où il repose en paix aux côtés de son fils Gilles et de son petit-fils Billy (fils de Danielle et Raymond Allard).
Ses enfants se sont répandus dans cette région de la Montérégie, dans celle de Québec et de Laval.